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Lettre 3837 de Adám Ficsor à Jean-Alphonse Turrettini

Londres 22.09.1727

Que direz vous de

Il ne faudrait pas qu'à cause de son long silence, JA pensât à Ficsor comme à un ingrat. Cela est dû à la période difficile qu'il a traversée. Au contraire, il garde une très grande reconnaissance pour son correspondant qui a eu à son égard tant de bontés pendant son séjour à Genève. Depuis qu'il est arrivé à Londres, il a employé beaucoup de zèle à défendre la réputation de Genève contre des gens envieux qui, sous un prétexte spécieux d'orthodoxie, calomnient tous ceux qui ne leur ressemblent p...

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Lettre 3837 de Adám Ficsor à Jean-Alphonse Turrettini

Londres 22.09.1727


Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.F.4


Que direz vous de


Il ne faudrait pas qu'à cause de son long silence, JA pensât à Ficsor comme à un ingrat. Cela est dû à la période difficile qu'il a traversée. Au contraire, il garde une très grande reconnaissance pour son correspondant qui a eu à son égard tant de bontés pendant son séjour à Genève. Depuis qu'il est arrivé à Londres, il a employé beaucoup de zèle à défendre la réputation de Genève contre des gens envieux qui, sous un prétexte spécieux d'orthodoxie, calomnient tous ceux qui ne leur ressemblent pas, en les accusant témérairement d'hérésie. Il s'est permis de distribuer la lettre de l'archevêque de Cantorbéry [Wake, Epistola] dans laquelle ce haut prélat rendait justice aux professeurs de Genève et à la pureté de la doctrine qu'on enseigne à l'Académie de cette ville. Maintenant heureusement on ne regarde plus celle-ci comme un corps rongé par la gangrène. Depuis son départ de Genève et de Paris, il a essuyé beaucoup de traverses jusqu'au moment où la providence a mis sur son chemin le chevalier Strickland qui lui a confié l'éducation d'un jeune gentilhomme irlandais qui devait s'engager dans un voyage de 2-3 ans à travers la Hollande, l'Allemagne, Genève et l'Italie. Mais le chevalier le mit en garde à propos du jeune homme, qu'il soupçonnait d'être secrètement papiste. Il lui dit même que s'il était obligé d'interrompre son voyage à cause de la mauvaise conduite de son pupille, il pourrait compter sur la récompense qui lui était due. Ce fut en effet ce qui se passa et il fut obligé d'interrompre le périple à Utrecht et de revenir à Londres; le chevalier fut amplement satisfait de sa conduite et lui fit cadeau de 100 livres sterling, alors qu'il renonçait définitivement à l'éducation du jeune Irlandais. Ce seigneur continue de le protéger; il l'invite souvent à sa table et lui témoigne une grande bienveillance. Il y a d'ailleurs d'autres Anglais qui lui veulent du bien, sans tenir compte des réfugiés français qui, l'ayant souvent entendu prêcher, ont conçu de l'amitié pour lui. Tout irait pour le mieux s'il se proposait de rester dans ce pays de la liberté mais il veut rentrer en Transylvanie pour consoler ses frères qui depuis longtemps gémissent sous la tyrannie papiste. C'est pourquoi il demande à JA d'écrire à l'archevêque de Cantorbéry et à d'autres évêques de sa connaissance, comme ceux de Londres [Gibson], York [Blackburn] et Salisbury [Hoadly] ainsi qu'au docteur [Samuel] Clarke, pour qu'ils l'autorisent à faire une collecte qui lui permette de rentrer dans son pays. Si JA ne l'estime pas trop prématuré, il aimerait aussi quela Vénérable Compagnie en soit informée et lui fournisse une attestation pour les études qu'il a accomplies à Genève, la consécration qu'il y a reçue etc. Il prend part à l'affliction de JA à l'occasion de la mort de Samuel Turrettini.

Adresse

Genève


Lieux

Émission

Londres

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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