Lettre 3537 de Jean Le Clerc à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 487 (f.320-321)

Sina, Epistolario, IV, p.310-313.

Je me serois donné

Le séjour de deux mois que Le Clerc a fait, comme chaque été, à Utrecht, l'a empêché de faire savoir à JA que l'histoire du Consensus [[Barnaud], Mémoires] était sous presse chez [Jean-Frédéric] Bernard et qu'elle devrait paraître prochainement; [Johann Kaspar] Wettstein, le fils du dernier professeur de ce nom à Bâle [Johann Rudolf III Wettstein], lui a dit avoir trouvé, parmi les papiers de feu son père, deux lettres écrites de Zurich à Bâle où l'on déconseillait l'établissement du Consensus; Le Clerc a demandé de les lui envoyer et si l'auteur de l'histoire est d'accord, on pourrait les y insérer. JA est probablement au courant de l'étrange comportement de [Jean-Pierre] de Crousaz à Groningue qui l'a exposé à la risée de tout le monde; il a déclaré publiquement être du sentiment de Driessen, professeur de théologie et voétien des plus échauffés. Il s'est ridiculisé à plusieurs reprises; il a publié divers petits livres de philosophie qu'on croirait à peine sortis de sa plume tant ils sont mal écrits et remplis de jargon scolastique [Logicæ compendium; Summa Logicæ; De physica utilitate; Tentamem]. Il aurait mieux fait de rester dans son pays, comme l'expéditeur le lui avait conseillé. L'Histoire des Provinces-Unies de Le Clerc est imprimée jusqu'à l'an 1665; elle se terminera en 1677. Il devrait la finir l'hiver prochain. À près cela il commencera l'impression de ses commentaires bibliques [Libri Hagiographi et Prophetæ] auxquels il a l'intention de se consacrer entièrement. Il demande à JA de lui faire savoir ce qu'il possède de la Bibliothèque ancienne et moderne, de sorte à pouvoir lui compléter la collection; il y joindra le De veritate de Grotius complet. Il aimerait avoir des nouvelles de son neveu [Jacques-Théodore Le Clerc] et savoir notamment comment il se conduit dans son nouvel emploi et dans la prédication; le frère de Le Clerc [Daniel] a tellement négligé sa famille que celui-ci craint toujours qu'un chagrin ne lui arrive avant sa mort. L'autre fils [Jacques], qui est médecin, semble tellement dégoûté de sa profession que Le Clerc en a été scandalisé quand il l'a vu à Amsterdam; comme si à 40 ans ce n'était pas déjà le moment d'avoir pris son parti. Il a vu à Utrecht [Jean-Louis III] Calandrini et [Jean] Galiffe qui lui ont paru fort raisonnables; il aimerait que ses neveux leur ressemblent. Il ne sait pas s'ils sont encore à La Haye ou s'ils sont partis pour Londres. Les thèses de JA sur les objections des libertins [Disputatio, pars prima-secunda, 1724] ont beaucoup plu à Le Clerc tant par la matière que par la manière dont JA les a traitées. Que Dieu le garde de longues années. JA a sûrement vu le livre ridicule du ministre van den Honert sur la grâce où il menace l'auteur [Barthélemy Barnaud] des remarques sur le Consensus [Formulaire de consentement] de prouver qu'il est socinien. Il ne mérite aucun égard. C'est l'un des fils du professeur de Leyde [Taco Hajo].

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Genève

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Genève

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Genève

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