JA a reçu il n'y a que quelques jours la lettre de Le Clerc expédiée par le biais de [Jean-Louis] Claparède. Les secondes lettres des rois d'Angleterre et de Prusse [George I, "Aux Illustres", 1723; Friedrich Wilhelm I, "Aux Illustres", 1723] n'ont pas produit plus d'effet que les précédentes [George I, "Aux Illustres", 1722; Friedrich Wilhelm I, Schreiben] ; la Diète, influencée par les ecclésiastiques, a réaffirmé ses premières résolutions. Ainsi on répondra de la même façon que la prem...
Lettre autographe, signée, adressée. (F) Bibliothèque de Genève, Ms fr 481 (f.101-102)
Sina, Epistolario, IV, p.225-227.
Vous aviez bien
JA a reçu il n'y a que quelques jours la lettre de Le Clerc expédiée par le biais de [Jean-Louis] Claparède. Les secondes lettres des rois d'Angleterre et de Prusse [George I, "Aux Illustres", 1723; Friedrich Wilhelm I, "Aux Illustres", 1723] n'ont pas produit plus d'effet que les précédentes [George I, "Aux Illustres", 1722; Friedrich Wilhelm I, Schreiben] ; la Diète, influencée par les ecclésiastiques, a réaffirmé ses premières résolutions. Ainsi on répondra de la même façon que la première fois; on ajoutera seulement que, si la réunification avec les autres protestants se réalise, on ôtera le Consensus pour l'affirmer; c'est comme si on disait qu'on donnera le remède au malade quand il sera guéri. L'emportement des ecclésiastiques de Berne et de Zurich est très grand et il semble que ce soit une personne de ce pays qui l'ait provoqué [Bénédict Pictet] ; on publie des écrits en allemand et en latin pour défendre le Consensus et on ressuscite de vieilles querelles qu'on était content de voir ensevelies. On a même publié des extraits des registres genevois sur les députations qui se faisaient en Conseil. Jamais on n'a entendu autant de raisonnements pitoyables et d'injures. Des magistrats très sages et très modérés de deux Cantons ont fait ce qu'ils ont pu. Les choses vont bien à Bâle mais c'est une exception. On en saura davantage après le rapport de la Diète dans les différents Cantons. Pendant ce temps, l'un des amis de JA [Barthélemy Barnaud] a publié le Consensus en français et en latin [Formulaire de consentement], afin que le public puisse juger par lui-même; il voudrait aussi publier une relation fidèle et exacte de ce qui s'est passé à Lausanne depuis le début de l'affaire [Mémoires du Consensus]. Mais puisque ni lui ni JA ne veulent paraître publiquement, celui-ci demande à Le Clerc de s'occuper de la chose. Ce n'est pas le profit qui les intéresse et tout ce qu'ils veulent, c'est d'avoir un certain nombre d'exemplaires. Il ne faut proposer la chose ni au libraire qui a imprimé le Consensus [Uytwers (?)] ni à Humbert parce qu'on leur avait déjà parlé de cette impression sans qu'ils aient voulu s'en charger. Si Le Clerc est d'accord, JA lui enverra le manuscrit. JA trouve très sage ce que Le Clerc dit de ces affaires dans le dernier tome de sa Bibliothèque [ancienne et moderne, XIX/3, 1723]. Mais il y a des gens qui, en voyant, ne voient pas. Dans un PS, JA ajoute qu'il a été content de l'établissement à Satigny du neveu de Le Clerc [Jacques-Théodore Le Clerc].