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Lettre 2717 de Jean I Barbeyrac Ă  Jean-Alphonse Turrettini

Lausanne 09.02.1717

Je reçus hier... le paquet que

Barbeyrac a reçu la veille le paquet avec les manuscrits que JA lui a envoyé par le biais de [Jean-Ferdinand] Mourier; il fera tout ce qui est en son pouvoir pour ce dernier, même s'il eut été souhaitable qu'il fût venu quand Barbeyrac était encore Recteur. On a en tout cas résolu de l'examiner sur les langues et sur la philosophie dans huit jours. Le moment n'est pas très favorable parce qu'on ne sait pas si on pourra continuer les examens pour l'imposition des mains à cause de la révolte des é...

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Lausanne 09.02.1717


Lettre autographe, signée, adressée. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 484 (f.202-203)

Une phrase dans Meylan, Barbeyrac, p.114.


Je reçus hier... le paquet que


Barbeyrac a reçu la veille le paquet avec les manuscrits que JA lui a envoyé par le biais de [Jean-Ferdinand] Mourier; il fera tout ce qui est en son pouvoir pour ce dernier, même s'il eut été souhaitable qu'il fût venu quand Barbeyrac était encore Recteur. On a en tout cas résolu de l'examiner sur les langues et sur la philosophie dans huit jours. Le moment n'est pas très favorable parce qu'on ne sait pas si on pourra continuer les examens pour l'imposition des mains à cause de la révolte des étudiants; parmi ceux-ci figure aussi un neveu [Abraham-Gabriel Roy] d'[Albert] Roy, qui voudrait être admis aux examens, bien qu'il n'en ait pas encore le droit. La conjoncture n'est pas favorable puisqu'on a refusé les sollicitations de l'ancien bailli d'Aubonne, [Johann Rudolf] Tillier, dont le précepteur, Pampigny, voulait se faire examiner et recevoir à Berne. Barbeyrac a eu quelques incommodités à cause d'un gros rhume qui a fait réapparaître ses anciens troubles, qui avaient disparu; il a obtenu d'être déchargé de sa tâche de recteur; son successeur [David Constant], qui avait grande envie d'occuper cette charge, a joué la comédie par ses refus simulés. En raison de son grand âge – quatre-vingts ans – on a promis de le décharger dès qu'il le voudrait mais cela n'arrivera pas de sitôt. Barbeyrac n'a plus eu aucune nouvelle de Hollande; il a envoyé déjà depuis septembre les corrections pour la nouvelle édition des volumes IIe [Amsterdam, 1716] et IIIe [Amsterdam, 1718] de Tillotson et de l'abrégé de Pufendorf [Les devoirs de l'homme et du citoyen, Amsterdam, 1718] mais n'a pas eu de retour. Il a ajouté dans le dernier de ces ouvrages un "Jugement d'un Anonyme", à savoir la lettre de Leibniz que JA lui avait communiquée, traduite et entièrement réfutée avec un ménagement que l'auteur ne méritait guère. Maintenant que Leibniz est mort, Barbeyrac a dit à l'imprimeur qu'il pouvait révéler le nom du philosophe, s'il le voulait. [Jean-Pierre] de Crousaz aurait rempli la place de Leibniz à l'Académie des Sciences de Paris, s'il n'avait pas eu la concurrence de deux personnes de distinction qui ont été reçues en même temps, à condition que la première vacance serait remplie par l'une d'entre elles, pour ne pas dépasser le nombre fixé par le règlement. En France, l'abbé [Joachim] Le Grand semble entièrement absorbé par la politique et n'a peut-être plus d'intérêt pour le Grotius de Barbeyrac [Le droit de la guerre et de la paix, Amsterdam, 1724] ; de Cambiague pourra lui dire que l'ouvrage est fort avancé puisque Barbeyrac a terminé les notes du chapitre VIe du IIIe et dernier livre. Il devrait finir ce travail dans l'année, si sa santé et d'autres occupations le lui permettent. Il semble en effet qu'un changement possible d'occupation et de pays se profile à l'horizon, puisqu'on lui a dit qu'on voulait l'appeler à Groningue pour occuper l'une des chaires vacantes de l'Université, avec une pension de 1'800 florins. La nomination doit être proposée aux États. Il n'a eu aucune nouvelle officielle et est surpris de cette démarche, puisqu'il ne connaît personne là-bas. Il regardera à la première occasion l'ouvrage de [François] Pagi [Breviarum], quoiqu'il n'ait pas celui de son oncle [Antoine Pagi, Critica historico-chronologica]. Il félicite [Jacques] Chenaud de son heureux retour de Montpellier et est content d'apprendre qu'il a rencontré là-bas un cousin de Barbeyrac avec qui celui-ci n'a pratiquement plus de contacts. C'est un homme indolent, qui se décharge de tout sur son fils, qui est à Paris; il n'avait pas pensé à lui envoyer les Sermons de Tillotson ni les discours de Noodt [Du pouvoir des souverains], tout d'abord à cause de la difficulté à faire passer de tels livres de contrebande, ensuite parce qu'il ne pensait pas que cette littérature l'intéresserait. Ce cousin et sa femme se so"nt fait de la religion des idées bien commodes et adaptées à leurs intérêts. La deuxième montre que Barbeyrac a reçue de Genève, en remplacement de la première qui ne fonctionnait pas, est tout aussi mauvaise, puisque tantôt elle avance, tantôt elle retarde; il faut penser que l'horloger de JA, pourtant réputé, ne le sert pas comme il faut. Barbeyrac adresse à JA ses vœux pour la nouvelle année, en se réjouissant que son correspondant ait passé l'hiver en assez bonne santé.

Adresse

Genève


Lieux

Émission

Lausanne

RĂ©ception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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