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Lettre 2482 de Jean I Barbeyrac à Jean-Alphonse Turrettini

Lausanne 29.03.1714

Il y a long tems... que je

Barbeyrac est très pris par ses nouvelles fonctions de recteur, qui ont commencé en janvier. Il s'agit d'un fardeau encore plus pénible à Lausanne qu'ailleurs. À cela s'ajoute un redoublement de ses incommodités ordinaires, ce qui l'a obligé à se faire saigner quelques jours auparavant. Il recopie un passage d'une lettre de [Charles] de La Motte, dans lequel celui-ci dit attendre toujours quelques ouvrages de JA, et notamment l'abrégé d'histoire ecclésiastique; [Jean] Le Clerc l'a prié de parler...

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Lausanne 29.03.1714


Lettre autographe, signée, adressée. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 484 (f.162-163)

Une phrase dans Meylan, Barbeyrac, p.47, n.4.


Il y a long tems... que je


Barbeyrac est très pris par ses nouvelles fonctions de recteur, qui ont commencé en janvier. Il s'agit d'un fardeau encore plus pénible à Lausanne qu'ailleurs. À cela s'ajoute un redoublement de ses incommodités ordinaires, ce qui l'a obligé à se faire saigner quelques jours auparavant. Il recopie un passage d'une lettre de [Charles] de La Motte, dans lequel celui-ci dit attendre toujours quelques ouvrages de JA, et notamment l'abrégé d'histoire ecclésiastique; [Jean] Le Clerc l'a prié de parler avec quelques libraires qui pourraient l'imprimer et de La Motte y a engagé Humbert, qui le fera avec plaisir. De La Motte pense que Le Clerc ne veut pas figurer publiquement pour ménager la réputation de JA; il aimerait aussi avoir une liste complète des dissertations de JA qui, semble-t-il, ne se trouvent pas toutes à Genève, ayant été imprimées en peu d'exemplaires. D'Artis, pasteur connu pour être un homme emporté, a quitté Berlin à la suite des mesures prises par le nouveau roi de Prusse [Friedrich Wilhelm I] et se trouve en ce moment à Amsterdam où il a prêché contre le Nouveau Testament de Le Clerc [Amsterdam, 1703] et saisit toutes les occasions pour dire du mal des ministres genevois en général et de JA en particulier, comme il l'a fait récemment chez [Pierre I] Got qui lui a répondu rudement. Barbeyrac tient toutes ces informations de de La Motte. Baux, un des plus beaux esprits que Barbeyrac ait jamais connus, est décédé à La Haye, où il exerçait les fonctions de gouverneur de mylord Bury [William Anne van Keppel d'Albermarle]. Lenfant et de Beausobre se disposent à revoir leur traduction du Nouveau Testament, qui sera imprimée par Humbert à Amsterdam [1718] ; ils auront plus de liberté avec le nouveau roi qui ne s'embarrasse guère de science ni d'orthodoxie. Il faut espérer que Lenfant révisera correctement le travail de de Beausobre. C'est [Jacques] Bernard qui a dressé l'article du synode [de Breda] contre [Jean] Masson et, ce qui est encore plus surprenant, c'est qu'il l'avait sollicité lui-même; il veut paraître orthodoxe à tout prix. On imprime finalement son ouvrage De l'excellence de la religion, qui est resté un an entre les mains des examinateurs; il y ajoute, entre autres, une dissertation sur le mensonge, thème à propos duquel il prend le parti le plus outré. Barbeyrac s'imagine que, comme il croit in petto qu'il est permis de mentir, il pousse le privilège jusqu'à soutenir que tout mensonge est illicite. Les auteurs du Spectateur Anglais sont Steele et Addison. On réimprime en Hollande [1714] l'Iliade en vers d'[Antoine Houdar] de La Motte, avec une belle préface, et on vient de terminer l'impression de ses Odes. [Tannegui II] Le Fèvre, pasteur et frère d'[Anne] Dacier, vient de se faire catholique à Paris; le beau-frère [André Dacier] l'a présenté au roi [Louis XIV], qui lui donnera une pension, comme il a fait à l'égard de Kuster. Ce dernier fait imprimer un ouvrage sur la nature des verbes moyens grecs, à quoi il joint une réponse à Perizonius. Il se dispose aussi à donner un Hésychius et un nouveau dictionnaire latin. On imprime à Paris l'ouvrage du père Lamy De Tabernaculo, alors qu'on réimprime, avec des augmentations, le dictionnaire de Du Cange [Glossarium, 1733-36]. On se prépare à mettre sous la presse une collection d'ouvrages du père Martène [Veterum scriptorum collectio] ; au cas où ce recueil aboutirait, on donnera une nouvelle édition [1729] du Spicilegium [d'Adéry], auquel on joindra le Canisius. Le volume des discours de Barbeyrac devrait être désormais imprimé; [Pierre] de Joncourt est fort intrigué; son impatience l'a amené jusqu'à demander à [Charles] de La Motte de lui montrer, au fur et à mesure de l'impression, les feuilles de la dissertation sur la nature du sort, ce que de La Motte a bien évidemment refusé de faire. Barbeyrac a reçu le Grotius [De jure belli, 1626] et le petit Hotman [Quæstionum] que JA lui a envoyés.

Adresse

Genève


Lieux

Émission

Lausanne

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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