JA a beaucoup hésité avant d'écrire au destinataire parce qu'il ne lui est pas connu. Il a fini par le faire car il s'agit d'une affaire qui touche à la gloire de Dieu et au bien de la religion. Il a aussi été encouragé car il sait la bienveillance que son correspondant nourrit à l'égard des Vaudois du Piémont. Depuis quelques mois, on est très inquiet du sort de ces pauvres gens. On recherche en effet activement ceux qui avaient été baptisés catholiques pour les forcer à embrasser cette religio...
Minute autographe. Inédite. (F) Bibliothèque de Genève, Ms fr 481 (f.257-258)
J'ai hésité longtems
JA a beaucoup hésité avant d'écrire au destinataire parce qu'il ne lui est pas connu. Il a fini par le faire car il s'agit d'une affaire qui touche à la gloire de Dieu et au bien de la religion. Il a aussi été encouragé car il sait la bienveillance que son correspondant nourrit à l'égard des Vaudois du Piémont. Depuis quelques mois, on est très inquiet du sort de ces pauvres gens. On recherche en effet activement ceux qui avaient été baptisés catholiques pour les forcer à embrasser cette religion. On leur donne la chasse, on pénètre la nuit chez eux et si on ne les trouve pas, on fait répondre leurs parents pour eux. Et tout ceci, malgré l'édit de 1694, promulgué à la sollicitation de l'Angleterre, qui leur garantissait de ne pas être troublés à cause de leur religion. De même, dans la vallée de Pragela, où le roi de Sicile [Victor-Amédée II] avait garanti la liberté de conscience et où celle-ci avait effectivement régné pendant quelques années, on commence à prendre des mesures contre les Vaudois; on leur a ôté leurs maîtres d'école sauf ceux qui conviennent aux curés, on leur a interdit toute assemblée et on a dispersé les principaux. JA est convaincu que ces mesures, contraires à la bonté et à l'équité du roi, sont prises à son insu. JA recommande donc les intérêts de tous ces pauvres gens à la bonté et à la piété de son correspondant.
Adresse
[Angleterre]
Commentaire
Dans sa lettre du 27.04.1714 Bonet dit avoir reçu les deux lettres de JA du 12.03.1714 et du 10.04.1714 avec les incluses; il ajoute qu'il n'a pas pu encore rendre à Hill celle qui lui était destinée. Il n'est dès lors pas possible de savoir si la lettre à Hill, à savoir la nôtre, était jointe à la lettre du mois de mars ou à celle du mois d'avril; d'où la double possibilité envisagée.