Lettre 1198 de Georges Polier de Vernand à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 492 (f.114-117)

Je me suis fait

Polier est content de constater que non seulement JA a bien reçu l'avis qu'il lui a donné mais aussi qu'il lui a fourni d'autres armes pour combattre la calomnie qui s'est répandue contre lui. Comme il y a des gens, à Lausanne et ailleurs, qui se font un plaisir de nuire à leurs frères en répandant des bruits sans fondement, de même Polier se fait une joie de rendre justice aux gens. C'est dans cette vue qu'il n'a pas hésité à montrer la belle lettre de JA à plusieurs personnes qui l'estiment fortement, comme [Gabriel] Bergier, Sterky et [Jean-Pierre] de Crousaz. Il croit même de l'intérêt général de pousser la communication plus loin pour montrer que la plus grande innocence et la plus grande piété ne sont pas à l'abri de la calomnie. À ce propos, il va faire à JA l'histoire détaillée des bruits qui ont couru sur l'Académie de Lausanne depuis un an sur le prétendu relâchement de la discipline et même des mœurs. Il a été justifié lors de la visite académique de l'an passé. Pour ce qui est des jeunes gens [David Faigaux, Pierre-François Bergier, Pierre Porta, Jérémie Arthaud et Terraz] qui ont été accusés d'avoir du penchant pour l'arminianisme et de Crespin qui est considéré comme leur chef, quelqu'un qui appartient au corps ecclésiastique du Pays de Vaud écrit fortement à Berne contre lui et élargit ses accusations au reste des membres de l'Académie qui ne veulent pas concourir à sa perte. On les accuse même de ne pas avoir fait leur devoir et d'avoir fait preuve de trop de tolérance à l'égard de ces jeunes. Et voilà ce qui cause une nouvelle visite de l'Académie de la part des deux trésoriers [Johann Bernhard von Muralt et Emanuel Steiger] et de [Johann Rudolf] Rudolf qui doivent établir si on n'a pas usé de trop de tolérance et convaincre Crespin d'avoir enseigné le pélagianisme. Il aimerait savoir de JA s'il peut donner plus ample publicité à sa lettre, notamment pour ce qui concerne les personnes qu'il désigne dans la dernière page. Dernièrement on a rapporté dans l'assemblée que Jurieu doit avoir dit à certains membres de la Compagnie de Genève que le venin de la nouveauté se répandait parmi eux. Mais on n'a pas parlé clairement et d'autres pensent que les calomnies doivent venir de certains étudiants bernois qui ont séjourné à Genève. Il faut dire en effet que ce sont ces messieurs qui mettent tout en œuvre pour rendre les membres de l'Académie de Lausanne et ceux de celle de Genève odieux au Souverain et aux ecclésiastiques.

Adresse

[Genève]

Commentaire

Lieux

Émission

Réception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre