Lettre 325 de Jean-Alphonse Turrettini à Bénédict II Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Ea.5.7

Il y a de la fatalité

Apparemment, la bonne distribution du courrier entre JA et sa famille est actuellement perturbée et deux lettres ont été perdues. JA en est très contrarié, d'autant plus qu'il attend une réponse de [Jean-Robert] Chouet à propos de l'affaire qu'ils ont en commun [le privilège du Lexicon de Chauvin]. Ceux pour qui il a traité [van Slaart et Chauvin] pensent que le retard est imputable à JA. Cette histoire de perte du courrier est fâcheuse et JA se demande si on n'a pas été contrarié de voir passer des paquets tous les huit jours. Il conseille à son oncle de ne pas hésiter à qualifier JA de marchand dans l'adresse. [Jean-Antoine] Dautun a été officiellement appelé pour six mois par l'Église française de Hambourg, mais on lui a fait comprendre que cela pourrait être pour plus longtemps. JA regrette ce départ qui le laissera comme «une brebis égarée» et l'idée de cette séparation lui est rude. Il se fait aussi du souci pour son ami à cause des démêlés qui divisent l'Église qui le fait venir et qui l'affecteront sans doute. [Amy (?)] Perdriau, qui commerce avec cette ville-là, ne devrait pas lui refuser des recommandations. JA l'accompagnera jusqu'à Amsterdam la semaine prochaine. La saison est très belle et [Marthe Sarasin]de La Pierre aurait pu bien en profiter si elle n'était pas partie pour Genève avec sa fille [Esther (?)] pour marier soit celle-ci soit un fils. Le séjour à Rotterdam est fort agréable, à l'exception près des confrontations qui ont lieu entre Jurieu et les autres et dans lesquels on essaie d'impliquer JA. Jurieu, par exemple, remis de sa fièvre, lui a reproché de fréquenter certains de ses adversaires, ce qui lui faisait du tort. À quoi JA répondit, le plus humblement possible, qu'il s'agissait d'amis de son père auxquels il avait été recommandé. Cet homme est furieux quand on n'entre pas dans tous ses différends et considère la neutralité comme un crime impardonnable. JA n'est pas disposé à rompre avec des gens qui lui rendent mille fois plus de civilités que Jurieu lui-même et dont la compagnie peut lui être profitable. Si la situation devait devenir trop difficile, JA quitterait Rotterdam. Il a enfin pu voir son cousin Philippe [-Sébastien] Diodati, qui avait toujours été à l'armée jusqu'à présent, car il y détient une charge. Par contre, il n'a pas encore pu rendre visite à son autre cousin, Jean. Le roi [Guillaume III] est arrivé la veille à La Haye, dont il devrait repartir dans huit jours pour l'Angleterre. JA se rendra à La Haye le lendemain pour y voir Wikart et [Jean] Mesnard, qui sont les deux chapelains du roi. Les dernières nouvelles d'Irlande sont encourageantes. L'armée a passé la rivière du Shannon et battu l'ennemi. JA aimerait savoir si [Étienne] Jallabert est parti pour la Hollande.

Adresse

Genève

Commentaire

Lieux

Émission

RĂ©ception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre