35 Lettres

Lettre 156 de Jean-Alphonse Turrettini Ă  Johann Heinrich Gernler

[Genève] 13.06.1690 [03/13.06.1690]

Si je n'avois eté

JA n'a pas pu répondre plus tôt à Gernler parce qu'il était soit à la campagne soit incommodé. Il faudra maintenant que Gernler distribue les tailles-douces de son père. JA partage son avis quant au fait qu'il faudra en donner aux professeurs en théologie, à une partie de ceux en philosophie, aux deux ministres français et à trois ou quatre autres amis. Il laisse Zurich à la discrétion de son correspondant, n'y connaissant que [Johann Heinrich] Heidegger et [Wilhelm I (?)] Hofmeister. Il ne faud...

[Genève] 13.06.1690 [03/13.06.1690]


Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Öffentliche Bibliothek der Universität (Basel), Ki. Ar. 130a 247 (n.f.)


Si je n'avois eté


JA n'a pas pu répondre plus tôt à Gernler parce qu'il était soit à la campagne soit incommodé. Il faudra maintenant que Gernler distribue les tailles-douces de son père. JA partage son avis quant au fait qu'il faudra en donner aux professeurs en théologie, à une partie de ceux en philosophie, aux deux ministres français et à trois ou quatre autres amis. Il laisse Zurich à la discrétion de son correspondant, n'y connaissant que [Johann Heinrich] Heidegger et [Wilhelm I (?)] Hofmeister. Il ne faudra pas oublier le bon homme Blass, avec qui il avait lié un commerce épistolaire, interrompu depuis deux ans il ne sait pourquoi. Pour l'affaire du frère de Gernler [Theodor], il en a parlé avec [David] Camp, qui n'a encore pris personne chez lui. Il lui a dit tout ce qu'il y a de plus avantageux sur le frère de Gernler, qu'il est studieux et sérieux, qu'il connaît déjà assez de français pour la conversation, qu'il pourrait enseigner à son fils [Antoine] le latin et l'allemand et que, si nécessaire, il pourrait aider[Otto] Korn. Camp a paru intéressé mais il n'a pas voulu prendre de décision pour le moment. Alors JA en a parlé à Korn. Mais chez lui la pension coûte plus cher que ce que le frère de Gernler pourrait payer. Il a dit toutefois que le jeune homme n'avait qu'à venir et qu'il trouverait facilement soit une pension moins chère (comme par exemple celle de Revillod) soit une condition. JA partage cet avis et s'engage à lui trouver un logement. Il le félicite aussi de sa réception [au ministère pastoral]. Il s'entretient ensuite d'Arnaud et de la grande révolution qui vient de se produire. Aurait-on jamais imaginé que le duc de Savoie [Victor-Amédée II], qui a très mal traité ces gens, serait devenu leur protecteur et leur nourrissier? Aurait-on cru que les prisonniers auraient été relâchés et renvoyés bien armés et bien équipés vers les Vallées? Et voilà que tout cela s'est produit. Parfois Dieu fait réussir les projets les plus téméraires. Si Gernler savait combien de belles choses on conclut de cette aventure! Quant à JA, il est réservé dans ses conjectures sur l'avenir car il trouve avantageux (?) de se tromper sur ces choses qui arrivent contre toute apparence.

Adresse

Bâle


Lieux

Émission

Genève

RĂ©ception

Bâle

Conservation

Bâle


Cités dans la lettre