Lettre 4809 de Jean-Alphonse Turrettini à Hans Kaspar II Escher

Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Zentralbibliothek (Zürich), FA v.Wyss III.102 (25)

J'ai appris par

Grâce aux députés genevois [Gabriel Grenus et Jean-Louis Buisson] et au chanoine [Johann Baptista] Ott, JA sait qu'Escher lui fait l'amitié de se rappeler de lui. Il est content que son correspondant soit soulagé de la sciatique qui l'avait incommodé et lui adresse ses vœux. Les députés de retour de Berne et de Zurich, ont fait, dans les différents Conseils, une description fidèle de leur mission. Ils ont témoigné de l'intérêt que les alliés montrent à l'égard des relations de Genève avec la Savoie. Ils ont aussi rapporté les conversations qu'ils ont eues sur les affaires intérieures. Les personnes sages voient parfaitement les inconvénients de la situation d'anarchie tyrannique qui s'est installée. C'est le Conseil d'en bas qui dicte les sentences au Conseil d'en haut, forcé de les prononcer malgré lui. Tant que cela durera, comment accomplir les engagements de l'alliance? Les alliés ont raison de dire qu'ils ne savent désormais plus à qui s'adresser. Malheureusement les auteurs des maux genevois continuent d'avoir un très grand ascendant sur le peuple, de sorte que ceux qui commencent à ouvrir les yeux à la suite de la lecture des mémoires [Trembley, Mémoire] ont peur de se manifester par crainte des autres. On a vu des marques de cette tyrannie dans la condamnation des mémoires. Si Socrate [I] vivait, il serait bien indigné contre ceux qui ont malheureusement empoisonné, voire ensorcelé, ce qu'Escher appelle la b[onne] b[ourgeoisie] genevoise. Ce sont là les idées d'un personnage pour qui son correspondant a beaucoup de considération, à savoir [de Pesmes] de Saint-Saphorin. Ce dernier est convaincu que seuls les alliés peuvent réparer la situation déplorable dans laquelle est tombée Genève. Une lettre très injurieuse contre le banneret Luternau a été brûlée par le bourreau il y a huit jours et hier on condamnait à être biffée et déchirée une lettre venant de Lausanne [[Girod], Lettre écrite de Genève] où l'on dit que la bonne foi de la bourgeoisie avait été trompée par de faux registres. L'affaire des Vallées est finalement conclue. On est en train de perdre [David] Sartoris, doyen du Conseil, qui languit de chagrin depuis plusieurs mois.

Adresse

[Zurich]

Commentaire

Lieux

Émission

Réception

Zurich

Conservation

Zurich

Cités dans la lettre