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Lettre 4698 de Jean-Alphonse Turrettini à Hans Kaspar II Escher

Genève 28.09.1734

La lettre de LL.EE.

La lettre de LL.EE. de Zurich et de Berne a été reçue avec beaucoup de respect et de reconnaissance. Elle a été lue le jour précédent en Deux-Cents, rassemblé actuellement pour déliberer du contenu. S'il ne tenait qu'à JA, elle serait imprimée et distribuée partout dans la ville. En tout cas les exhortations qu'elle contient sont bien utiles, puisque la paix n'est qu'apparente et que le feu se rallume sous n'importe quel prétexte. Huit jours plus tôt par exemple il y a eu en Conseil une petite q...

Genève 28.09.1734


Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Zentralbibliothek (Zürich), FA v.Wyss III.102 (8)


La lettre de LL.EE.


La lettre de LL.EE. de Zurich et de Berne a été reçue avec beaucoup de respect et de reconnaissance. Elle a été lue le jour précédent en Deux-Cents, rassemblé actuellement pour déliberer du contenu. S'il ne tenait qu'à JA, elle serait imprimée et distribuée partout dans la ville. En tout cas les exhortations qu'elle contient sont bien utiles, puisque la paix n'est qu'apparente et que le feu se rallume sous n'importe quel prétexte. Huit jours plus tôt par exemple il y a eu en Conseil une petite querelle entre le lieutenant de justice [Jean-Louis] Chouet et le conseiller [Jean] Tronchin; en dépit de leur lien de parenté, ils ont échangé des propos un peu forts. Le conflit s'est vite apaisé et il y a eu des excuses réciproques; cependant la chose s'est sue dans la ville basse et il y a eu des attroupements en différents endroits et notamment autour de la maison du syndic [François I] Pictet qui avait invité les deux messieurs et quelques amis à souper chez lui pour sceller la réconciliation. La populace, à qui Chouet est plus agréable, voulait qu'on lui livrât Tronchin ou qu'on l'emprisonnât; on a eu beaucoup de peine à les dissiper, en dépit des efforts de Chouet pour convaincre ces gens que tout était fini. JA y était également, sans avoir aucun effet sur eux. Maintenant les choses se sont calmées mais, cet exemple le prouve, le feu est sous la cendre. Un autre mal est la division des Conseils qui fait qu'on ne peut pas prendre de mesures pour affermir le gouvernement; la conséquence en est qu'on est dans une véritable anarchie. Outre cela, il faut mentionner les affaires de la Savoie, qui ne font que s'aigrir puisqu'ils ont enlevé d'autres personnes, outre celles qu'ils avaient prises sur les terres genevoises de Saint-Victor et du Chapitre. On a écrit à la Cour mais le ministre [Ormea] est à la guerre avec le roi [Charles-Emmanuel III] et il faudra du temps pour la réponse. Ce prince devient de jour en jour plus guerrier. Quel avenir peut-on espérer quand les Genevois travaillent eux-mêmes à leur perte, comme cela arrive maintenant? Au reste Escher et JA ont donné un beau démenti à ceux qui voulaient que leur amitié fût rompue. Elle est au contraire très solide, comme le montre la franchise de JA et la réponse pleine de douceur d'Escher; JA garde ses opinions mais il en parlera dans une autre lettre. Pour ce qui concerne les Vaudois, ils ont donné d'amples éclaircissements sur la question de la détention et JA en a écrit à [Auguste] de Trey; l'emprisonnement a été causé par des raisons très honnêtes. On les accusait d'avoir conseillé à des gens qui s'étaient faits papistes et qui s'en repentaient, de sortir du pays, pour jouir de la liberté de conscience. Les faits n'ont pas pu être prouvés et on les a absouts. Il serait bon de pouvoir les aider financièrement; ils ont eu en effet quelques petites brouilles entre eux au sujet de ces frais et une aide financière résoudrait la chose. JA a eu la consolation de consacrer [Jacob] Vernet il y a huit jours.

Adresse

[Zurich]


Lieux

Émission

Genève

Réception

Zurich

Conservation

Zurich


Cités dans la lettre