Lettre 4455 de Georges Polier de Bottens à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.P.28

Je voudrois de tout

Polier voudrait vraiment faire quelque chose pour le fils cadet [Daniel-Joseph] de Paul [I] Appia mais cette affaire ne dépend pas de lui puisqu'elle est suspendue à la décision du bailli [Karl Hackbrett] ou à l'éclaircissement que LL.EE. lui donneront. Le brevet accordé pour la pension du jeune Appia est en effet équivoque: il stipule qu'on lui accorde une pension annuelle de la même valeur que la pension ordinaire des étudiants vaudois. Sur cela le bailli s'est renseigné auprès des membres de l'Académie et du receveur sur le montant de cette pension. On lui a répondu unanimement que dans le temps les gages destinés aux Vaudois étaient répartis entre deux étudiants mais que cela avait changé depuis [Jacques-Henri] Léger qui, s'étant plaint que la somme qui lui avait été allouée (9/10 pistoles par an) n'était pas suffisante, avait demandé à jouir de l'ensemble, ce qui lui avait été accordé. C'est sur ce pied-là qu'Appia a demandé au bailli de régler la pension de son fils. Le bailli a pris la responsabilité de lui allouer la somme entière pour la première année mais en précisant que pour la suite il demanderait l'éclaircissement de LL.EE. et s'y conformerait. Or il est vrai que si le gage n'a pas été payé au jeune Appia, cela doit venir du receveur qui n'a pas exécuté les ordres du bailli. Le professeur [Jean-Jacques] Salchli, qui confirme ce récit, a promis d'en parler au bailli afin que ses ordres soient exécutés. Mais il faudrait aussi qu'à l'avenir Appia écrive soit au bailli soit à des amis à Berne afin d'obtenir de LL.EE. un éclaircissement favorable. Pour ce qui concerne la nouvelle qui vient de Londres et d'après laquelle il y aurait dans l'Académie quelqu'un qui voudrait publier tout ce qui se passe en France et dans les États protestants par rapport aux Églises réformées du royaume, Polier ne la croit pas fondée puisqu'il ne connaît personne ayant une telle intention. Mais si en revanche on voulait dire simplement qu'on travaille à amasser des matériaux pour la continuation de l'histoire des Églises réformées de France depuis la révocation de l'Édit de Nantes [de Benoist], alors on doit signaler qu'un tel projet est effectivement envisagé par [Antoine] Court, sans pour autant que celui-ci sache quand les circonstances seront favorables à une telle publication. C'est un projet du reste qui a été approuvé en Angleterre, en Allemagne et en Hollande. Polier prévoit que des années passeront avant qu'un tel projet voie le jour mais il pense que ce serait utile si on faisait parvenir à Court des mémoires pour reconstituer cette histoire. On lui a promis des choses de Berlin et de Hollande dont il fera usage avec beaucoup de circonspection et sans exposer personne. Polier saisit l'occasion pour remercier et féliciter JA de ses thèses [Vindiciæ providentiæ, 1732] qui lui sont parvenues par le ministre [Abraham] de Crousaz; il traite la matière de façon à renforcer la persuasion dans la divine providence.

Adresse

[Genève]

Commentaire

Avec quelques mots latins de la main de JA sur le verso, vierge, du dernier folio.

Lieux

Émission

Réception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre