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Lettre 4415 de Pierre Guisard à Jean-Alphonse Turrettini

Montpellier 03.11.1732

Dois je me flatter

Guisard n'a pas l'honneur d'être connu de JA, même si, il y a quelque temps, il avait envoyé des thèses à Genève, en priant de Vignoles de les lui faire parvenir. Il a besoin d'un conseil concernant son futur établissement. JA n'ignore sûrement pas comment vivent les protestants en France: quelques sermons et quelques prières faites en famille le dimanche constituent toute leur dévotion. Vivre sans sacrements et sans service public, c'est comme vivre sans religion. La chose la plus sage serait d...

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Montpellier 03.11.1732


Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.G.22


Dois je me flatter


Guisard n'a pas l'honneur d'être connu de JA, même si, il y a quelque temps, il avait envoyé des thèses à Genève, en priant de Vignoles de les lui faire parvenir. Il a besoin d'un conseil concernant son futur établissement. JA n'ignore sûrement pas comment vivent les protestants en France: quelques sermons et quelques prières faites en famille le dimanche constituent toute leur dévotion. Vivre sans sacrements et sans service public, c'est comme vivre sans religion. La chose la plus sage serait d'aller vivre à l'étranger mais nombreux sont ceux qui ne peuvent pas envisager une telle perspective, il est vrai qu'il faut laisser agir la providence mais c'est tenter Dieu que de s'exposer à des situations peut-être misérables. Pour ce qui le concerne, il dispose de peu de biens, qui ne lui permettent pas de vivre et ce serait encore pire à l'étranger. Il pourrait néanmoins s'établir avantageusement à Montpellier, où un professeur de médecine [Marcot] cherche à vendre sa chaire. Ils ont déjà eu quelques conférences ensemble. La difficulté ne serait pas d'avoir l'agrément du roi [Louis XV] puisque le premier médecin [Astruc (?)] semble lui être favorable, mais de se soumettre à certaines obligations qui lui ont toujours fait beaucoup de peine. On ne demande pas d'abjuration, ni de communion ni de confession; il suffit d'aller à l'Église pour obtenir un certificat du curé, ce qui suffit pour la Cour. C'est la même procédure que pour le mariage et Guisard estime que son cas est plus sérieux que celui d'un mariage puisqu'il s'agit de son pain. Mais cela ne suffit pas pour le rassurer et demande l'avis de JA.

Adresse

Genève


Lieux

Émission

Montpellier

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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