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Lettre 4259 de Pierre Mussard à Jean-Alphonse Turrettini

Turin 30.06.1731

J'ay à repondre

Mussard a vu lundi le marquis d'Ormea qui avait reçu le livre envoyé par JA [Levesque de Burigny, Traité de l'autorité des papes]. Il en a été enchanté et a commencé tout de suite à lire le IIIe tome où se trouvaient des éléments l'intéressant tout spécialement. Il a insisté pour avoir le prix et ce n'est qu'après que Mussard lui eut dit que ce serait une politesse de l'accepter en cadeau, selon l'intention de JA, qu'il a renoncé à le payer. L'expéditeur a donné les lettres de...

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Turin 30.06.1731


Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.M.27


J'ay à repondre


Mussard a vu lundi le marquis d'Ormea qui avait reçu le livre envoyé par JA [Levesque de Burigny, Traité de l'autorité des papes]. Il en a été enchanté et a commencé tout de suite à lire le IIIe tome où se trouvaient des éléments l'intéressant tout spécialement. Il a insisté pour avoir le prix et ce n'est qu'après que Mussard lui eut dit que ce serait une politesse de l'accepter en cadeau, selon l'intention de JA, qu'il a renoncé à le payer. L'expéditeur a donné les lettres de JA aux deux Appia [Cyprien et Paul I] qui sont venus le voir. Il a parlé à l'aîné [Cyprien] avec toute la modestie dont il était capable, en lui disant ce qu'il avait déjà dit à [Michel] Léger auquel il avait rappelé les devoirs spéciaux de réconciliation qui étaient les siens comme pasteur de Genève et comme homme originaire des Vallées. Avec Appia, Mussard n'est pas du tout entré dans le fond de la question; il lui a parlé comme s'il avait raison tout en ayant perdu le procès et lui a recommandé de sacrifier ses sentiments pour l'édification du troupeau et l'intérêt des pauvres Églises des Vallées. Mussard a très bien vu le combat qui se jouait en lui entre la chair et l'esprit: tantôt il semblait se rendre, tantôt il y avait un retour des passions. Ce combat est tout à fait normal, chaque homme, même le plus saint, y est soumis. Il s'est alors rendu compte qu'il fallait un argument plus fort que les précédents. Il l'a encouragé à s'examiner soi-même: il a des talents, de bonnes mœurs mais peut-il se targuer d'être un exemple pour ses confrères et notamment pour ces pauvres Églises qui sont souvent sous la croix? Pourrait-il prêcher sur le devoir de pardonner les injures si on le lui demandait? Ne prononcerait-il pas lui-même une suspension de ses propres fonctions pastorales? La conversation dura deux heures et Appia parut touché. Mussard aurait bien invité les deux hommes à dîner avec lui s'il n'avait pas été invité chez mylord [Hyde] de Cornbury qui s'en allait le lendemain. Il a incité Appia à penser à leur conversation et s'est dit sûr qu'il se sentait, déjà tout seul, assez sollicité à se réconcilier avec son frère. Quand les deux Appia s'en allèrent, Mussard eut l'impression qu'ils étaient les rois des amis. Deux jours plus tard [Jacques (?)] Aubert et de Lorme vinrent le voir et lui dirent que son discours avait fort impressionné Appia qui avait dit qu'il aurait fait le voyage de Genève pour aller embrasser Léger si [Pierre] Barde n'était pas encore parti. Léger devrait répondre positivement à cette bonne volonté. Depuis il n'a pas eu de nouvelles. Mussard a appris avec chagrin que JA avait été indisposé la semaine passée.

Adresse

[Genève]


Lieux

Émission

Turin

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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