Lettre 4244 de Pierre Mussard à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.M.27

Je m'aquite avec bien

Le secrétaire d'État [Jean-Louis] Du Pan a fait savoir à Mussard que JA désirait avoir la relation historique des négociations du marquis d'Ormea concernant le concordat de la Cour de Turin avec celle de Rome [Relazione Istorica]. Cette pièce est digne du cabinet de JA non seulement au regard des bruits surgis autour de l'affaire elle-même mais encore au regard de ses suites. Mussard est sûr que JA pourra faire quelque chose de bien de cette pièce et montrer notamment la chimère de la prétendue infaillibilité pontificale. L'affaire est aussi l'occasion de déplorer l'aveuglement des princes qui, après s'être mis à la merci du pape, doivent demander comme une grâce des droits qui découlent de leur propre souveraineté. On peut espérer que le désordre ramènera le bon ordre tôt ou tard; en réalité c'est une chose plus à désirer qu'à espérer tant est grande la stupidité et la superstition des peuples, soigneusement cultivée par les ecclésiastiques, et qui oblige les princes à agir avec précaution pour défendre leurs droits. Ce mémoire du marquis d'Ormea est tellement recherché que Mussard n'en a trouvé aucun exemplaire chez l'imprimeur. À une autre personne que JA, il aurait dû donner son propre exemplaire reçu directement de l'auteur, mais avec un nom comme celui de son correspondant on peut avoir recours à d'autres ressources. Il l'a donc demandé au ministre qui le lui a accordé très poliment, connaissant JA de réputation. Son Excellence lui en a donné aussi un exemplaire supplémentaire, vue la difficulté de s'en procurer et Mussard en fait cadeau à la Bibliothèque publique. Il joint le mémoire pour JA à un livre venu de Rome et destiné à [Jacob] Vernet; le tout sera envoyé lundi prochain.

Adresse

[Genève]

Commentaire

Lieux

Émission

Réception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre