Lettre 4065 de Jean-Frédéric I Ostervald à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 491 (f.122-123)

J'avois resolu de vous

Ostervald est toujours inquiet pour la santé de JA et il fait des prières intenses pour que Dieu veuille le conserver, pour le bien de l'Église et de l'Académie de Genève. Il souffre de beaucoup d'incommodités mais il est surpris que malgré cela l'intérieur et le coffre se soutiennent. [Hans Heinrich II] Ott lui a malheureusement appris d'un côté que la santé du prélat [Wake] s'affaiblissait et de l'autre que l'irreligion était en grande progression en Angleterre sans qu'on voie de remède possible à une telle situation. Quant aux protestants, ils perdent tous les jours du terrain; il comprend ce que JA a voulu lui dire à ce sujet. En Angleterre aussi on est inquiet même si on affirme qu'il n'y a rien à craindre. Il faut prier Dieu pour qu'il suscite des princes religieux. Les députés qui ont été à Berlin [Jean-Louis Chouppard, David Vattel et Abraham II Perrot] ont raconté à leur retour que quand le prince royal [Karl Friedrich de Brandebourg-Prusse] avait été reçu à la communion, il avait proclamé devant le roi [Friedrich Wilhelm I] et la reine [Sophia-Dorothea] qu'il n'abandonnerait jamais la religion et préférerait renoncer à la couronne plutôt que de trahir sa foi. C'est un exemple très édifiant. [Rodolphe] Chambrier avait dit à Ostervald que le syndic [Jean-Robert] Chouet était assez mal mais le silence de JA à ce propos lui laisse espérer un rétablissement. Il a examiné Chambrier qui lui a semblé avoir fait à Genève des progrès en hébreu, en histoire et en théologie; en revanche il ne peut rien dire pour ce qui concerne la prédication ne l'ayant pas encore entendu. On pourrait bien l'admettre à l'examen avec Godefroy de Berlin [Benjamin] qui a demandé à être reçu au ministère. C'est un digne élève de Lenfant, plein de sagesse et de lumières. Il demeure ici au château car il est le neveu de Madame la gouvernante [Marie de Froment]. Ostervald signale dans le PS que dans la nouvelle version du Nouveau Testament [Genève, 1726] manquent des mots dans Rm 7,23.

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