Lettre 3896 de August Gotthelf Graff à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée. (L)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.G.14

Budé, Lettres, II, p.72-73. Traduite en français et fautivement datée du 13 septembre 1727. Omissions.

Tres et quod excurrit

Graff a reçu depuis trois mois la dissertation apologétique de JA [Disputatio, pars quinta, 1726] où il est question de la pythonisse d'Endor; il a estimé devoir la montrer au célèbre théologien Buddeus qui a pu voir que JA partage son sentiment, bien qu'il s'en écarte sur des choses peu importantes. Cela a donné occasion à Buddeus de publier une lettre [Disputatio epistolica] qui a fait connaître au monde savant le nom, par ailleurs inconnu, de Graff lui-même; il la transmet à son correspondant. JA pourra ainsi juger si la pythonisse agit devant le roi d'Israël par des artifices féminins ou avec l'aide du diable. Buddeus lui semble ne pas être trop éloigné des vues de JA; en effet celui-ci dit que les esprits malins ont été créés pour nuire et qu'ils ont la force et la science de se jouer des hommes. Il ne niera sûrement pas que le diable puisse communiquer une partie de son pouvoir à ceux qui le suivent, comme il est dit dans 2 Tm 2,26. Il a donc pu agir à travers la pythonisse. On peut voir aussi le commentaire de Jérôme à Es 8,19, commentaire dont Graff transcrit un passage. Si JA accorde trop aux philosophes modernes et met en doute soit l'existence soit la puissance des mauvais esprits, il rend plus difficile la démonstration de la divinité du Christ et de la religion chrétienne par les miracles, comme ceux concernant les possédés. L'intention de Graff n'est nullement, en tout cas, celle d'engager une polémique avec JA.

Adresse

[Genève]

Commentaire

Lieux

Émission

Réception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre