Lettre 3635 de Jean-Frédéric I Ostervald à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, adressée. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 491 (f.65-66)

Extrait dans Gretillat, Ostervald, p.LXIV, n°118.

Voici bien du tems

JA dit dans sa dernière lettre qu'il n'avait pas reçu de réponse de Townshend, mais il n'y en avait pas de bonne à attendre. Il semble désormais évident que rien ne parvient plus au roi [Friedrich Wilhelm I] et que certaines personnes font tout pour augmenter la confusion; tous ceux qui ne conviennent pas au ministre du roi [d'Ilgen] sont chagrinés. Dans tout cela, l'impiété et la licence ne font que croître. Humainement parlant, Ostervald ne voit pas de remède et, désormais, il ne reste qu'à se laisser aller, comme quand on est pris dans une tempête. La Compagnie est dans une situation très fâcheuse; elle fait ce qu'elle peut pour se conduire avec sagesse et modération mais on ne répond pas à ses initiatives. Les temps des grandes agitations étaient heureux par rapport à aujourd'hui. Si seulement l'élection des ministres s'était faite aussi paisiblement que cela se passe à Genève, on serait bien plus tranquille. Il n'aurait jamais cru que l'intérêt particulier de ceux qui n'ont pas pu pousser leurs parents aurait attiré un tel orage. Mais il faut dire aussi que les ministres ne sont pas ce qu'il serait souhaitable qu'ils fussent. Les annonces de [Samuel] Bourgeois et de [Jeanne] Bonnet ont été publiées; ils veulent faire bénir leur mariage à Colombier dès qu'elles auront été publiées à Genève. Un des jeunes ministres de Neuchâtel, [Henri] Pury, est de retour de Genève et Ostervald se demande s'il y a prêché; on dit qu'il songe à quitter le ministère et qu'il penche vers le piétisme. Cette tendance se répand de plus en plus. L'affaire de Dresde s'est heureusement terminée, à ce qu'on dit; le meurtre de ce digne pasteur est extrêmement fâcheux, mais cela adoucira peut-être les luthériens et leur montrera la nécessité de s'unir avec les réformés contre l'ennemi commun. Son fils [Jean-Rodolphe II], qui a fait un petit voyage à Strasbourg, lui écrit qu'il y a des théologiens de mérite et que les luthériens deviennent très modérés. Il dit en particulier beaucoup de bien d'un théologien nommé Fröreisen. Ostervald se réjouit d'apprendre que leur ami de Bâle [Samuel Werenfels] fait des merveilles et est très exact dans ses leçons. En dépit de son âge, il se porte à merveille.

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Genève

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Genève

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