Lettre 3027 de Jean-Frédéric I Ostervald à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, adressée. Inédite. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 490 (f.153-154)

Enfin Dieu vient

Après presque six mois de maladie, [Charles] Tribolet est mort avant hier; il a été lucide jusqu'à la fin, ne perdant connaissance que les trois dernières heures de sa vie. Pendant sa maladie, la pensée de son salut l'a continuellement occupé et il n'a cessé d'invoquer la miséricorde de Dieu pour les comptes qu'il avait à lui rendre en tant que pasteur. Avec cette mort, Ostervald perd un autre lui-même. Pendant cinquante ans tout les a unis: le sang, l'amitié, la fonction pastorale, les opinions. C'est le seul ami qu'il ait pu consulter. La perte a été immense et pour sa famille – il laisse quatre enfants en bas âge [François-Nicolas, Jean-Rodolphe, Jean-Frédéric, Charles-Samuel] – et pour la Compagnie de Neuchâtel. Il faut se soumettre pourtant à la volonté de Dieu. Dans ces circonstances l'amitié de JA lui est d'autant plus chère. Il lui demande de transmettre la triste nouvelle à [Étienne] Jallabert et de lui dire de joindre au Nouveau Testament de Berlin [Amsterdam, 1718] qu'il doit lui envoyer les Sermons d'[Antoine I] Léger (pour un de ses amis), sermons qu'il trouve excellents. À propos de Berlin, on lui écrit de cette ville que les Poggiana de Lenfant affligent tout le monde puisqu'ils flétrissent la religion, le ministère et le Refuge. Ostervald ne l'a pas encore vu.

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