Lettre 2817 de J. Girel à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 487 (f.154-155)

Je suis dans un

Girel a une véritable hâte de lire le De pace protestantium, ouvrage, dit-on, auquel JA a le plus de part; il prie son correspondant de le lui communiquer et il le lui retournera en très bon état. Il a en revanche déjà lu des brochures contenant des thèses que JA a fait soutenir; il y a trouvé une profonde érudition et un esprit réellement pacifique. Si on voulait, de part et d'autre, s'écouter paisiblement et sans préjugé, on s'accorderait sûrement sur plusieurs points. Mais au lieu de s'en tenir à cette règle d'équité, on s'attaque par des injures atroces. Il condamne de toutes ses forces ces excès, quoi qu'ils ne soient pas communs à ceux des Docteurs de son Église auxquels il pense. Son Église est traitée d'idolâtre, superstitieuse et esclave mais il n'en est rien; en effet ils ne sont pas idolâtres puisqu'ils n'adorent rien de créé; pas superstitieux puisqu'ils n'attribuent à aucune créature d'autres pouvoirs que ceux qu'elle a naturellement; pas esclaves enfin puisque ce n'est que par amour et par raison qu'ils se soumettent aux règlements. Si on jugeait cette Église sans préjugés, on verrait que sa doctrine est saine et sa discipline sainte et qu'elle fait une différence entre les vérités de foi et les points de discipline, les premières étant immuables, les autres étant sujets à changement. Son Église ne saurait abandonner les vérités de foi mais pourrait laisser tomber certains points de discipline, comme par exemple la communion sous une seule espèce, l'usage des images ou le célibat des prêtres, s'il y avait des avantages considérables.

Adresse

[Genève]

Commentaire

Lieux

Émission

Réception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre