Lettre 2051 de Gottfried Wilhelm Leibniz à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 487 (f.348-349)

Budé, Lettres, II, p.176-178.

je vous suis bien obligé

Leibniz remercie JA de lui avoir envoyé sa belle harangue De christianæ doctrinæ fatis dont il a apprécié l'érudition et l'élégance. Elle lui semble très instructive et digne de quelques annotations dans une deuxième édition. Il eût été à souhaiter que l'âge d'argent de l'Église n'eût pas été composé d'argent mêlé à beaucoup de cuivre. JA a raison de commencer l'âge de fer par le X^e siècle bien que les corruptions commencent avant. S'il y avait un métal plus vil que le fer, il faudrait qu'il désigne le XIII^e siècle quand les ordres mendiants se mirent sur les rangs avec les scolastiques. Ce fut alors que la transsubstantiation fut établie et toujours à la même époque que l'autorité des papes arriva à son comble, à cause de la décadence de l'Empire. Il est vrai que le pape Nicolas I à été le précurseur de Hildebrand [Grégoire VII] mais ni l'un ni l'autre n'approchaient de ce que pouvait un Innocent III ou un Innocent IV. En effet les papes du temps de Nicolas I ne s'appelaient jamais vicaires de Dieu mais seulement vicaires de saint Pierre. Leibniz approuve entièrement ce que JA dit à la fin au sujet de l'espérance de temps meilleurs. Si les puissances protestantes avaient autant d'intérêt pour les Églises réformées que l'Église catholique pour ses propres intérêts, on pourrait profiter de la conjoncture favorable mais il semble que Dieu en ait disposé différemment et se réserve cet ouvrage. Leibniz envoie à JA ses vœux pour la nouvelle année.

Adresse

[Genève]

Commentaire

Minute à Hanovre, NLB, LBr.944 (f.9-10).

Lieux

Émission

Réception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre