Lettre 1466 de Pierre Butini à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 485 (f.254)

On ne sauroit etre

Butini remercie JA de la lettre obligeante qu'il lui a écrite; il y a trouvé un tel fond d'amitié qu'il lui est d'autant plus difficile de refuser la proposition qui s'y trouve. Mais il ne peut malheureusement pas accepter la vocation d'Angleterre: sa poitrine est beaucoup plus faible que JA ne l'imagine et quand il parle, il est vite saisi d'un enrouement et d'une espèce d'oppression qui l'incommodent et causent des désagréments à l'auditoire. Dans ces conditions, il est difficile d'envisager de s'installer à Londres, dans une Église aussi grande que l'Église française et la perspective lui apparaît franchement hasardeuse. Il ne faut en outre pas négliger le fait qu'à Londres, ils ont l'habitude de ministres de très grande qualité et Butini ne croit pas être à la hauteur. Il est conscient de ses insuffisances, qui ne sont pas aussi graves là où il est qu'elles le seraient à Londres; à Leipzig, il a affaire à de bonnes gens qui se contentent qu'on leur dise de bonnes choses de façon intelligible, sans trop se soucier du manque d'exactitude, du plan ou des omissions. Sa conscience ne lui reproche pourtant rien puisqu'il ne cesse pas de les édifier pour ce qui est en son pouvoir mais sa manière un peu libre de prêcher ne serait pas acceptée en Angleterre. Il ne veut pas se trouver dans la situation mortifiante d'être refusé une fois sur place. Il prie JA de croire que ce n'est pas par fausse modestie qu'il affirme ne pas pouvoir accepter un emploi aussi important; et c'est ce qu'il a dit à [Jacques] Saurin pour mettre un terme au zèle dont il a fait preuve à son égard.

Adresse

Genève

Commentaire

Lieux

Émission

Réception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre