Lettre 1413 de Élie Merlat à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 488 (f.181-182)

J'ay leû les Lamentions

Merlat remercie JA de sa belle oraison sur la mort de Guillaume [In obitum Gulielmi III, Genevæ, 1702]: Homère a fait moins d'honneur à Achille que son correspondant n'en fait à ce grand prince. Il lui relate une conversation qu'il a eue avec l'un des amis de JA, un honnête homme, qui se demandait pourquoi le Genevois était si ennemi de son siècle et de soi-même qu'il n'écoutait guère les conseils de ceux qui l'incitaient à étudier moins pour mieux sauvegarder sa santé. Merlat lui a répondu froidement qu'on ne devait pas blâmer JA de faire comme font les gens les plus autorisés de même qu'on ne reproche pas à un capitaine d'aller à la brèche sans reculer. Et cela d'autant plus qu'il ne s'applique pas à l'étude pour obtenir la gloire mais pour bien entendre l'Écriture et travailler à son salut et à celui de son prochain, étant persuadé que la critique et la philologie le feront exceller à cet égard. S'il peut rembarrer [Jean] Le Clerc par ses propres principes, il imitera la providence qui a mis dans le scorpion et la vipère les remèdes à leurs piqûres. Cela dit, Merlat incite aussi JA à ne pas exposer sa santé par une application excessive à l'étude. Renoncer à la vie pour l'Évangile est une grande vertu mais Merlat ne croit pas que l'Évangile nous demande de mourir pour lui en étudiant beaucoup.

Adresse

Genève

Commentaire

Lieux

Émission

Réception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre