5000 Lettres

Lettre 1396 de Ludwig Friedrich Bonet [de Saint-Germain] à Jean-Alphonse Turrettini

Londres 27.04.1702 [16/27.04.1702]

Je receus mardi 14/25

JA a été mal renseigné; il n'est pas vrai que le roi [Guillaume III] se soit longuement entretenu avec la reine [Anne Stuart] avant de mourir et qu'il lui ait recommandé les intérêts de la religion protestante. Voici ce que Bonet sait des derniers jours du roi et qu'il tient directement de l'archevêque de Cantorbéry [Tenison] et de l'évêque de Salisbury [Gilbert I Burnet], qui l'ont assisté jusqu'à la fin. Cela faisait longtemps que le roi se sentait affaibli et cet état fut la cause de sa chute...

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Londres 27.04.1702 [16/27.04.1702]


Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 485 (f.86-87)


Je receus mardi 14/25


JA a été mal renseigné; il n'est pas vrai que le roi [Guillaume III] se soit longuement entretenu avec la reine [Anne Stuart] avant de mourir et qu'il lui ait recommandé les intérêts de la religion protestante. Voici ce que Bonet sait des derniers jours du roi et qu'il tient directement de l'archevêque de Cantorbéry [Tenison] et de l'évêque de Salisbury [Gilbert I Burnet], qui l'ont assisté jusqu'à la fin. Cela faisait longtemps que le roi se sentait affaibli et cet état fut la cause de sa chute de cheval; le lundi avant sa mort, il exprima des doutes sur sa capacité à faire la prochaine campagne mais se dit déterminé à passer la mer. Le mardi et le mercredi, Bonet se trouva à la Cour et vit le roi; il fut frappé par son état d'extrême faiblesse qui l'empêchait presque de marcher. Pourtant le Conseil avait fait publier deux jours auparavant dans la gazette de Londres [London Gazette] que le roi était rétabli parfaitement. Ce ne fut que le vendredi, deux jours avant sa mort, que le roi désespéra de lui. Le samedi, il s'occupa encore des affaires de l'État, en approuvant notamment des actes ayant pour but d'assurer sa succession dans la ligne protestante. Le voyant de plus en plus faible, l'archevêque lui posa toute sorte de questions sur l'état de sa conscience et sur sa préparation à la mort auxquelles il répondit par un seul oui, à cause de l'oppression dont il souffrait; il communia pendant la nuit et remercia comme il put certaines personnes qui lui étaient proches [Hendrik I Nassau van Ouwerkerk et William Bentick de Portland]. Il fut lucide jusqu'au moment où il mourut, le matin à huit heures. Ainsi finit ce grand roi. Il ne recommanda rien, ni à la reine, ni au Parlement, ni à ses ministres. La reine ne le visita jamais après sa chute parce que le prince [George de Danemark] alla tous les jours prendre de ses nouvelles mais il ne fut admis en sa présence que le mercredi avant son décès et pour deux minutes au plus. On demanda à la vérité à la reine d'aller visiter le roi mais elle répondit que le prince n'y étant pas admis, elle n'irait pas juste pour rester dans une antichambre. Tout ce qu'il y a d'imprimé sur la mort du roi consiste en quelques misérables sermons en français, faits par des ministres qui n'ont jamais vraiment connu le roi. Il le signale à JA pour qu'on ne juge pas des ministres anglais par ces nouvelles parutions et que ces amis soient prévenus. C'est dommage car le roi a été un grand prince qui a laissé l'État et l'Église dans une bonne situation. La grande entente qui règne entre la reine et son peuple est très réconfortante.

Adresse

Genève


Lieux

Émission

Londres

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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