Lettre 1012 de Lacombe Ă  Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.L.3

Je crois... que vous aures

Quand JA recevra cette lettre, il aura probablement déjà vu [Guillaume-Philibert] Cramer puisqu'il a quitté la ville une dizaine de jours auparavant pour rentrer chez lui; il pourra lui rendre compte du mémoire que JA avait adressé, pour lui, à l'expéditeur. Son voyage était nécessaire et a eu une issue heureuse puisqu'il a obtenu ce qu'il désirait et a surmonté toutes les difficultés, ce qui semblait au début impossible. Avant son départ, Lacombe est allé voir la personne qui a les manuscrits de Launoy et lui a proposé de les faire parvenir à JA par la voie de Cramer. Or cette personne, qui connaît JA et a de l'estime pour lui, pense que ce n'est pas suffisamment sûr parce qu'un accident pourrait arriver en route à Cramer ou à n'importe quel autre porteur. Il faudrait donc faire copier les originaux et envoyer la copie; au moment de l'entretien il n'avait encore personne qui pût se charger de ce travail mais, par la suite, il lui a dit qu'il avait trouvé un homme qui comprenait le latin et le grec et qui était capable de bien copier les manuscrits en question. Il y en a plus de trente, outre des fragments d'un traité sur la grâce que JA avait demandé et dont il ne reste que cinq chapitres. C'est un travail énorme puisque le tout ne fait pas moins de dix volumes et on ne peut pas en transcrire plus d'un par semaine. La personne en question ne demande rien pour lui mais seulement trois exemplaires de l'ouvrage quand il sera achevé et quelques autres livres qu'on lui donnera. Il a dit qu'on lui avait offert dix louis d'or en espèce pour les manuscrits qu'il n'a pourtant pas voulu donner. Cet abbé est un fort honnête homme qui lui a expliqué avoir été parmi les amis particuliers de Launoy et avoir été à Rome à sa mort. Il y a beaucoup de manuscrits qu'il n'a pas pu récupérer; il y en avait sur tous les sacrements et un, admirable, sur l'eucharistie qui était entre les mains d'un évêque, neveu d'un cardinal. On les gardait pour les supprimer et en empêcher la publication. À JA maintenant de juger de cette affaire. Lacombe remercie JA pour la commission dont il s'est chargé auprès de G[ot, Pierre I (?)] pour faire le commerce de marchandises dont il se fait un grand débit à Genève. Il n'a rien oublié de sa part non plus; il a dit à ces gens que l'occasion était encore favorable, que plusieurs personnes y avaient trouvé leur avantage et que la situation risquait de changer avec la paix. Mais, après beaucoup de réflexion, on n'a rien conclu.

Adresse

Genève

Commentaire

Lieux

Émission

RĂ©ception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre