Lettre 803 de Claude Nicaise à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.N.3

Budé, Lettres, II, p.326-329.

Je n'oserois... esperer

Nicaise prie JA d'excuser son long silence; il est également coupable à l'égard de Monsieur d'Avranches [Jean-Daniel Huet] auquel il doit réponse depuis plusieurs mois à une lettre obligeante qu'il lui avait envoyée ainsi qu'un compliment sur le désastre arrivé à ses livres et à ses manuscrits. Mais les indispositions fréquentes dont souffre Nicaise depuis quelques temps sont la cause de ces négligences. Il est surpris de n'avoir plus rien reçu de leur ami commun Toinard; il ne sait pas si Werenfels, auquel JA a écrit en sa faveur au sujet d'un paquet qu'il attendait de Bâle, s'est manifesté. Nicaise a fait savoir à Toinard qu'il fallait pour cela un passeport du roi [Louis XIV] mais, depuis, il n'a pas eu de nouvelles. Il est vrai que Toinard est actuellement occupé avec Bouhours et Hardouin qui ne le laisseront pas en paix tant qu'ils n'auront pas eu leur revanche; de même les partisans de la version de Mons [Le Nouveau Testament, Mons, 1667] ne lui veulent pas que du bien. Nicaise a reçu une lettre des Pays-Bas qui parle de Toinard dans des termes outrés, disant qu'il n'y a aucun goût dans la critique qu'il a publiée [Discussion de la suite des remarques] et qu'il se mêle de choses (la langue, la manière de traduire l'Écriture) auxquelles il ne sait rien. Les gens désintéressés parlent de lui différemment et lui rendent justice; on se plaint du reste qu'il ne publie pas la réponse de Noris à Hardouin [Parænesis] qu'il a entre les mains depuis un certain temps. Nicaise va lui reprocher cette lenteur; peut-être attend-t-il que Noris devienne cardinal, de façon à donner plus de poids à la publication. Un correspondant de Nicaise lui écrit du reste que Noris a en ce moment des problèmes puisqu'on a censuré plusieurs propositions de son ouvrage [Historia pelagiana]. Ces attaques viennent de ceux qui craignent qu'il ne soit fait cardinal, le pape [Innocent XII] montrant maintenant de la bienveillance à son égard. Nicaise a envoyé à Nicole un livre espagnol publié il y a cent ans [Gracian, Vida del alma] dans lequel figure une apologie où l'auteur se défend de l'accusation de quiétisme. Nicole doit en parler dans ses Instructions sur l'Oraison. JA doit envoyer à Nicaise le livre destiné à l'abbé de de Longuerue qui est de ses amis. Il considère son neveu [Jean-Robert Chouet] comme heureux, lui qui est voisin de JA et peut parfois profiter de sa conversation. Il lui recommande d'en faire tout son capital.

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Genève

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Genève

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Genève

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